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rêtent les radeaux de bois de flottage, descendus par le fleuve.

Le commerce des bois est très important, à cause du chauffage fait exclusivement avec ce combustible, et des constructions nouvelles de plus en plus nombreuses. Dans ce pays où le bois a des débouchés considérables, on peut s’étonner que les Japonais — toujours si prompts à profiter des bonnes occasions — n’aient pas installé une scierie mécanique. Ici, tout le travail se fait encore à la main, et les scieurs de long, la pipe aux dents, s’endorment volontiers sur leur besogne.

Un embranchement de tramway électrique vient jusqu’à Ryong-sane prendre directement au bateau le charbon ou les pièces de mécanique venant du Japon et d’Amérique, pour la compagnie de traction.

Cet embranchement sort de la porte du Sud de la ville, contourne le pied du Name-sane, prend la droite de la vallée, au milieu de laquelle coule un ruisseau où maraîchers et blanchisseuses lavent indistinctement leurs légumes et leur linge, enfin, contournant des collines couvertes de tombeaux, il dessert tout le faubourg du Sud, un des plus importants de la ville.

J’effectue mon retour par le car électrique. Il ne faut pas oublier que le mouvement d’un quartier coréen s’estime d’après sa saleté ; aussi n’est-on pas étonné de voir sur cette route très fréquentée et creusée d’ornières profondes, des bœufs chargés de bois, de briques, de tuiles, se croisant avec les caravanes de petits chevaux hargneux qui trébuchent sur ce mauvais chemin.

On voit passer des charges, à découvert, de toutes les ordures d’une cité de deux cent mille âmes, que