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sur une caisse, jusqu’à ce que le bouchon les avertisse d’une capture.

Si la pêche a été fructueuse, le soir, pour se réchauffer, ils vont s’enfermer dans un cabaret à boire du « soul » jusqu’à ce que les sapèques, si péniblement gagnées, aient disparu sous forme d’alcool dans leur vaste estomac.

En été, la pêche au filet lancé à travers le fleuve est plus intéressante, et nous nous sommes amusés souvent à courir avec les pêcheurs, dans l’eau fraîche, à la recherche des poissons aux formes bizarres, dont la chair est — d’ailleurs — succulente.

Quelques coups de filet suffisent pour faire une ample récolte, car le fleuve Hane est très poissonneux, et sur son parcours d’importants villages vivent exclusivement de la pêche.

En amont du pont de fer, se trouve le bac de la route de Sou-ouen, et du sud. C’est par ce chemin. en suivant le pied des collines, que l’on va au monastère du Kouane-ak-sane, la « montagne de flammes », que l’on aperçoit au sud, à quinze kilomètres de Seoul. Des jonques gracieuses remontent, poussées par le vent, très lentement, à cause des rapides.

En somme, la navigation sur le fleuve est interrompue deux mois en hiver et deux mois en été, pendant la saison des pluies. Le courant devient alors extrêmement rapide, et nul bateau ne peut s’aventurer sans danger.

De la rive gauche du Hane, on a une très jolie vue sur ces villages de Ryong-sane et de Ma-po, dominés par des bois de pins et la chapelle du séminaire catholique. Devant Ryong-sane, s’élève une forêt de mâts et de tas de bois. C’est là que s’ar-