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En avant de l’autel est une table séparée portant un brûle-parfum.

La niche dans laquelle est placée la statue se ferme avec des rideaux de magnifique soie brochée jaune. Les deux caractères dorés que l’on voit au fronton signifient « le grand empereur qui s’entend avec le ciel ».

Tout autour et contre les murs du sanctuaire, sont de petits autels particuliers, tous élevés au même personnage et devant lesquels des mets sont aussi servis. Certaines personnes, pour des motifs variés, viennent dans ces temples faire des prières.

Autrefois, beaucoup de nobles avaient un autel du dieu de la guerre, installé dans leur propre maison ; quelques-uns de ces autels et des tableaux qui ornent les murs de ce sanctuaire proviennent de dons faits par eux. Ce sont les plus beaux et les mieux entretenus de Seoul, et c’est pourquoi j’en ai fait si longuement la description.

J’admire le soin avec lequel les Coréens ont choisi l’emplacement de leurs palais et de leurs temples, dans les plus jolis coins de la ville ou des environs ; ce sont eux, en effet, qui occupent, avec les morts, les meilleures situations, les collines et les sites ombragés.

Le temple de Confucius, l’un des plus importants de Seoul, est situé encore dans le quartier du Nord-Est. Il fut élevé la première fois avec les deniers You, un célèbre lettré, puis démoli et reconstruit plusieurs fois au même emplacement. On l’appelle couramment le Moun-mio. Rebâti en 1398, il brüla en 1400, et lorsque Tai-tjong revint à Seoul, en 1405, il en ordonna la reconstruction qui dura deux années. Pendant l’invasion japonaise de 1592, il fut