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cédemment, le plus sacré des temples de Seoul, où sont les tablettes des vingt-huit rois de la dynastie. Mais depuis trois ans, les géomanciens ayant trouvé que l’emplacement n’était plus favorable dans ce quartier étranger et très populeux, les six tablettes furent transportées au palais de Kiong-mo-koung.

Une place est réservée pour la tablette de Sa Majesté actuelle, Yi Hion, qui y a, certes, tous les droits, son règne ayant été, jusqu’à présent, assez mouvementé et périlleux pour qu’il puisse figurer dignement à côté des rois guerriers.

C’est surtout au Tchong-mio que se rend aujourd’hui l’empereur, à l’occasion des grands sacrifices solennels.

Il y a, à propos des nombreux palais et temples disséminés dans la capitale, des histoires, des légendes fort remarquables, qui ne peuvent malheureusement pas trouver leur place dans ce récit. Qu’il me suffise donc d’indiquer que ce temple de Kiong-mo-koung est situé au nord-est de la ville, au pied d’une colline couverte d’un bois de pins très frais. Chose remarquable pour la Corée : la route qui passe par là, sur un très petit col, est dallée. On pourrait croire que c’est là un travail d’édilité pure et simple. Il n’en est rien. Cette croupe de terrain, qui va ainsi du temple au palais de Tchang-tok-koung, n’est pas autre chose que l’un des nombreux plis du corps du dragon de la colline, et ces dalles sont placées là pour que les piétons ou les chevaux ne grattent ni ne blessent le dos de ce monstre, d’où résulteraient les pires calamités. Un peu plus loin, sous la porte du Nord-Est, un semblable dallage remplit un but analogue.