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En quittant le quartier des écoles je regagne Tchong-no, le grand carrefour de Seoul, et je ne peux, une fois de plus, m’empêcher de constater l’aspect de camp militaire que présente la capitale. À tous les coins de murs abritant des demeures de princes, de généraux, de personnages officiels, se tiennent des factionnaires. Des patrouilles de relève sillonnent les rues ; des casernes rapprochées dressent leurs façades de briques rouges percées de petites fenêtres barricadées et fermées par des volets verts. Près de Tchong-no, voici la caserne du colonel Yi Yong-ik, le grand homme d’État de la Corée ; malgré la guerre acharnée que lui font ses adversaires, il reste debout, et lutte avec une rare énergie.

La grande rue du Sud, qui va de Tchong-no à la porte du Sud et à Ryong-sane, est une des artères importantes de la ville. Dans les baraques à étages échelonnées à droite et à gauche, se tiennent les marchands de soie, de toile et autres marchandises. Les boutiques s’ouvrent sur de petites cours intérieures, et il est intéressant de jeter un coup d’œil sur la façon dont les marchands opèrent.

Les pieds ou tchok qui servent à mesurer les étoffes sont de longueur différente pour chaque espèce de tissu et aussi pour la soie chinoise et, malgré l’organisation d’un système de mesures plus uniforme, l’ancienne méthode subsiste toujours. Les soies coréennes sont tissées à une largeur de trente--