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les érables pourprés, les catalpas, les saules, les marronniers, les troènes, et toutes les grandes espèces d’arbres du Japon. Dans le nord du pays, c’est le pin qui domine, et, dans le sud, on trouve des bambous qui servent — découpés en fils extrêmement minces — à confectionner les chapeaux.

Plus loin, c’est encore un pavillon au bord d’un étang, avec le même cadre de lotus et d’échassiers. Les « yang-banes » viennent ici s’amuser en compagnie de danseuses dont on entend — jusqu’à la nuit — le chant monotone, agréable seulement pour les oreilles indigènes. Il serait à souhaiter que ce parc abandonné fût utilisé comme jardin public, la capitale ayant grand besoin de squares et d’air pur. Malheureusement, il est question — au contraire — de le fermer tout à fait aux visiteurs dont la présence dans ces lieux est une profanation. C’est à regret que l’on quitte ce vieux palais qui renferme dans ses murailles grises le seul endroit où l’Européen puisse venir oublier les tristesses de son exil en pays jaune.



Entre les deux palais de Kiong-bok et de Tchang-tok, près de ces murs d’enceinte qui rappellent tout un passé de culture artistique et de luttes acharnées, s’étend le quartier de Pak-tong où sont installées les écoles de langues européennes, d’où sortent les interprètes qui se répandent ensuite un peu partout, à la cour, dans les légations et chez des particuliers. Les secrétaires, sinon les ministres eux-mêmes en-