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pu échapper aux féroces rancunes de ses ennemis.

Une violente campagne de presse s’établit naturellement entre la Corée et le Japon. Un mouvement antijaponais se produisit, puis des troubles, des émeutes, et le pauvre roi Yi Hion s’en fut un soir demander asile à la légation de Russie (1896), ne se sentant plus en sûreté ni du côté de son peuple ni du côté des Japonais.


Mais revenons à notre promenade, et détournons nos regards de ces lieux témoins de telles horreurs. Il ne me reste plus d’ailleurs qu’à jeter un coup d’œil sur le bâtiment à l’européenne construit pour Sa Majesté, mais qui ne fut jamais habité. Le palais de Kiong-bok — qui est, en somme, le Louvre de la Corée — n’est plus habité actuellement que par des gardiens et des fonctionnaires, aussi bien que le palais de l’Est, dont le site est plus ravissant encore. Il est certain que ces résidences ne peuvent être comparées à celle qu’occupe actuellement l’empereur dans un bas-fond boueux de la capitale.



Le palais de l’Est ou Tchang-tok-koung est intéressant surtout par le site très pittoresque — en été particulièrement — au milieu duquel ses vieux pavillons se dressent. C’est la promenade de prédilection des Européens qui y venaient, jusqu’à ces derniers temps, goûter pendant la belle saison, à l’ombre de ses ombrages frais, un peu de repos, loin de la chaleur de la ville et de ses odeurs into-