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villon commence à tomber en ruine, bien que cette fantaisie du Tai-ouen-koun (le père de l’empereur actuel, celui que l’on appelait « l’homme au cœur de fer et aux entrailles d’airain ») ait ruiné — pour plusieurs années — les finances du pays.

Un autre pavillon, non moins élégant, se dresse dans le voisinage, c’est celui des « Tablettes ancestrales » auquel on accède par un petit escalier sur les balustrades duquel sont sculptés des animaux fantastiques. Les portes et les charpentes présentent le même fouillis délicat de sculptures et de peintures.

On traverse une série de bâtiments, de moindre importance : appartements divers qui se relient, entre eux, par des galeries couvertes. Ces locaux étaient occupés par la famille royale, les concubines, les dames de la cour. Voici les chambres qui ont été habitées par la reine Mine et les dames de sa suite, et enfin le plus pittoresque endroit de ce palais, un petit lac au milieu duquel s’élève — sur un tertre — un pavillon dans lequel on accède par un minuscule pont en bois. Ce pavillon devait être une résidence favorite de la reine Mine, isolée dans cette partie de l’enceinte. C’est dans les appartements des alentours que s’est passé l’affreux drame du 8 octobre 1895 : l’assassinat de la reine et de ses suivantes par les soshis japonais.

Comme on le sait, depuis longtemps l’ingérence des Japonais dans toutes les affaires de l’État avait inspiré aux Coréens en général, aux souverains en particulier, la haine la plus vive contre ces voisins envahissants et ces diplomates qui les tyrannisaient pour tirer d’eux et de leur pays le plus grand parti possible. On sait aussi que c’est pour contre--