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quement sculptés. C’est la « salle du Trône » (le Koun-tjeung-tcheun).

La grande cour qui précède ce magnifique édifice, et que nous traversons dans sa partie centrale, est entièrement dallée. À droite et à gauche du chemin sont disposées des stèles qui indiquent les rangs des dignitaires. Les jours d’audience, autrefois, ceux-ci s’alignaient selon leur grade, en rangs pressés, parallèlement à la salle du Trône. Ils faisaient face à leur souverain, à peine visible sur un trône lointain.

En approchant de l’édifice, on s’aperçoit qu’il est porté par de magnifiques colonnes de bois dur de dix-huit à vingt mètres. Elles soutiennent ses deux étages et sa toiture pesante de tuiles grises ; alternativement concaves et convexes, pour assurer l’écoulement de l’eau. Cette toiture caractéristique a une arête faîtière horizontale ; les quatre arêtes d’angle, de courbe gracieuse, sont cassées au tiers de la longueur et relevées par des figurines fantastiques en terre cuite, fétiches protecteurs des toitures, des portes, des murailles.

La peinture multicolore de toutes les pièces d’assemblage rehausse la charpente qui est un chef-d’œuvre. Le plafond à caissons, décoré de dragons, est aussi un superbe travail en bois sculpté et peint de couleurs éclatantes. Il est un fait, c’est que ces colonnes et ces couleurs vives, la sobriété générale des ornements de cet édifice, enfin la lumière aussi qui l’environne, lui donnent une légèreté et une élégance que sa lourde toiture semblerait rendre difficiles. D’ailleurs, et c’est le cas d’en parler ici, il a été constaté que, bien que d’origine chinoise, l’architecture coréenne s’est toujours dis-