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entrées qui ont vu passer tous les grands hommes de cette dynastie.

C’est au premier étage de cette porte en double toit que se trouve la cloche qui a servi de modèle à celle de Tchong-no. Elle est suspendue par des chaînes à une charpente en bois peinte en rouge, avec des filets bleus, verts et jaunes, décoration que l’on retrouve partout dans les édifices coréens. Cette porte se présente avec des lignes harmonieuses, à la manière chinoise : angles de toits relevés, toitures recouvertes de tuiles grises, souvent à deux et trois étages. La charpente est massive, mais très artistiquement fouillée et peinte. C’est, dans l’ensemble, un remarquable travail.

Ce grand palais, dans lequel on entre par la porte de l’Est, occupe une superficie de cinquante hectares. L’enceinte extérieure mesure quinze cents mètres carrés sur une hauteur de sept à huit mètres.

Un autre petit enclos au nord, attenant à ce palais, servait de lieu de réunion pour les « koua-ga » ou examens de lettrés. Aux angles des murs d’enceinte s’élèvent de jolis miradors en bois découpé. S’ils pouvaient parler, ils nous raconteraient de singulières choses sur ce qui s’est déroulé derrière les hautes murailles.

L’enceinte est traversée par des canaux dont les eaux sont fournies par les ruisseaux venant du Pou-hak-sane. Ils reçoivent le trop-plein des petits lacs creusés à l’intérieur. Ces canaux sont endigués entre des murs en pierre de taille, recouverts çà et là de ponceaux en granit, dont les balustrades sculptées représentent des monstres marins, des chimères que l’on retrouve dans les palais chinois.