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La présence de ces animaux n’est pas purement ornementale, comme on pourrait le croire. Les géomanciens s’étaient aperçus que le Kouane-ak-Sane, la grande montagne du voisinage, dont j’ai déjà signalé les aiguilles à pic, pouvait être un danger pour le palais, parce que ces aiguilles donnent à ce rocher l’aspect de flammes s’élevant dans les airs. C’est donc pour combattre les mauvaises influences de cette montagne de feu que ces deux gardiens de pierre furent placés là, et comme des « monstres de mer » peuvent seuls contre-balancer l’influence du feu ; il faut les regarder comme tels. Toujours dans le but de protéger le palais contre les incendies envoyés par la montagne, une mare a été creusée en dehors de la porte du Sud.

Il faut dire tout d’abord que les bâtiments renfermés dans l’enceinte du palais ont été — comme la plupart de ceux de Seoul — détruits par des incendies, notamment en 1592, et reconstruits 4 différentes reprises. En dernier lieu, anéanti au moment de l’invasion japonaise, il fut de nouveau rétabli par le père de l’empereur actuel, en 1865, à la suite d’une prédiction que lui avait faite un bonze, et tel quel il donne, dans son ensemble et ses détails, une bonne idée de l’architecture coréenne.

Voici d’abord la porte principale, la porte du Sud ou Kouang-houa-moun, c’est-à-dire « porte du Glorieux Mérite ». Elle est précédée d’une terrasse à laquelle on accède par deux escaliers élevés et ornés d’une balustrade.

Cette terrasse sert aujourd’hui de terrain d’exercice pour l’école des tambours et des clairons, dont les accents font résonner les voûtes de ces trois