Page:Bourdaret - En Corée.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et se caresse l’abdomen avec une satisfaction marquée. Son air béat montre qu’il a fait tout son possible pour honorer l’ami qui l’a si bien traité.

Les boissons indigènes sont l’eau de riz et le soul. Ce dernier a une saveur détestable : un mélange de fumée, d’alcool, d’huile de lampe tout à la fois. Mais cela est affaire de goût, car le Coréen fait, en buvant pour la première fois du vin ou de l’alcool étrangers, la même grimace que l’Européen qui boit du soul pour la première… et la dernière fois. Ils boivent aussi de l’eau de miel et des orangeades au gingembre. Mais ce sont là des boissons de luxe, préparées par les femmes, et c’est pourquoi on voit devant chaque maison — à l’époque des oranges — les peaux de celles-ci soigneusement conservées et mises à sécher.

Il est presque inutile de dire que depuis que les produits européens viennent en Corée, où la colonie étrangère est de plus en plus nombreuse, nos vins et liqueurs y ont trouvé beaucoup d’amateurs dans la classe riche. Le champagne y est fort apprécié. Mais le peuple et la petite bourgeoisie n’ont rien changé à leurs habitudes, et leur alimentation est telle que je viens de la décrire.