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qu’ils viennent de pêcher à l’hameçon, le tremper dans une petite soucoupe de sauce qu’ils emportent avec eux toujours, et sans autre préparation manger le poisson tout vivant, y compris les arêtes. Ils ont aussi une prédilection pour les crevettes, les algues marines.

Si j’ajoute quelques gâteaux faits avec de la farine de blé ou de riz, et assaisonnés de sucre ou de miel, une sorte de sucre d’orge, j’aurai à peu près donné une idée de ce que mange le peuple coréen. Le tout est cuisiné sur des fourneaux très primitifs, alimentés au bois. Jadis on gardait continuellement un feu de braise dans la maison. Cette coutume existe chez d’autres peuples de l’Asie qui attachent à l’entretien de ce feu perpétuel une idée superstitieuse. Quand il s’éteint, le malheur plane sur la famille. Depuis l’introduction en Corée des allumettes japonaises, cette coutume tend à disparaître ; néanmoins la plupart des domestiques trouvent encore bon de conserver de la braise dans un récipient en cuivre, et c’est là qu’ils viennent enflammer leurs allumettes.

Un repas ordinaire se compose ainsi : un bol de riz, un bol de soupe, une tasse de kim-tchi, une tasse de kam-tchan, et deux ou trois autres sauces à noms rébarbatifs. L’eau de riz sert de boisson, et le matériel comporte une cuillère en laiton, assez plate, pour le riz et la soupe, et une paire de baguettes.

Pour un repas plus corsé on ajoute à cela des bols de viande, de poisson cru ou séché, ou frit.

Le nombre des repas est variable suivant la fortune. Les familles pauvres mangent deux fois par jour, matin et soir. Les paysans ou ceux qui font un travail pénible mangent souvent cinq fois par jour.