Page:Bourdaret - En Corée.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en l’enduisant de kam-tchan (sauce épicée) pour la saler ou de gingembre. En général le Coréen trempe ses morceaux de viande dans une de ces sauces fortes dont il est friand, kam-tchan, kim-tchi, etc. Elles ont une odeur abominable pour un Européen.

J’ai dit précédemment que les Coréens étaient friands de la viande de chien. Cette chair est — en effet — réputée excellente, et la plupart des chiens sont élevés dans le but d’être mangés. Il a été dit — pour en démontrer l’opportunité — qu’après trois ans ils deviennent trop intelligents, et peuvent voir les esprits entrer dans la maison. Pour tuer ces pauvres animaux, on leur passe un nœud coulant au cou, et on les fait tourner à tour de bras jusqu’à ce qu’ils perdent la notion des choses ; après quoi on les saigne.

Les chèvres sont noyées avant d’être dépecées. En ce qui concerne le bœuf, voici comment le boucher opère. Il coupe la gorge de l’animal, et bouche immédiatement la plaie avec un coin de bois. Puis il le frappe sur la croupe jusqu’à ce que la mort s’ensuive. De cette façon, très peu de sang se perd ; mais c’est une agonie terrible que celle de ces pauvres bêtes cruellement assassinées.

Comme le gibier est des plus abondants en Corée et que c’est par hécatombes que l’on abat les faisans, les canards, les oies sauvages, ils sont très bon marché et l’on en fait une grande consommation. On les rôtit sans les vider. Tout se mange, même les os. L’intérieur est un mets de prédilection.

On peut se rendre compte facilement — sur le bord des rivières — que la cuisson du poisson n’est pas du tout nécessaire pour les pêcheurs notamment. On les voit prendre délicatement le poisson