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précié des Chinois et des Japonais. Ceux-ci, qui sont en général très dédaigneux des produits étrangers à leur sol, n’hésitent pas, chaque année, à importer au Japon tout le riz coréen qu’ils peuvent acheter au moment et même avant la récolte. Non seulement ils exportent le riz coréen pour importer en Corée le riz japonais très inférieur, mais ils le payent trop souvent en fausse monnaie de nickel, tandis que si les pauvres Coréens veulent du riz japonais, quand ils s’aperçoivent que tout le leur est parti au Japon, ils le payent en bons dollars. Il faut bien le dire ici, les Japonais sont des contrefacteurs et des faux monnayeurs hors de pair.

La culture du riz est la principale occupation du paysan coréen. Dans les contrées où il n’y a pas de rizières, on mange le millet et le sorgho. Dans les montagnes on cultive maintenant la pomme de terre. En été, les paysans mangent aussi de l’orge qu’ils font bouillir avec du vin trouble. (Le vin est — rappelons-le — de l’alcool de riz.) Ils font aussi du vermicelle avec de la farine de blé et des œufs. Mais c’est là un aliment de luxe.

En outre du sorgho, de l’avoine, du blé noir, ils cultivent et mangent beaucoup de haricots et de lentilles. Leurs principales cultures de légumes sont les choux et les navets auxquels il faut ajouter les oignons, les ails, les concombres, les courges, la salade de chicorée et — en été — les melons dont ils font une consommation effrayante. Comme fruits, ils ont le « kaki » (diospiros), différentes espèces de pommes, des poires, des abricots, des pêches, des cerises ; celles-ci, sans queue, adhèrent aux branches de l’arbre.

Dans les familles aisées on mange tous les jours