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mancie déterminent ces emplacements des villes qui doivent être toujours entourées de montagnes.

À présent que nous connaissons la maison du Coréen et les meubles qui l’entourent, pénétrons plus avant dans la vie privée de notre indigène, et regardons-le manger. Nous aurons vite acquis la certitude que nous sommes en présence d’un gros mangeur. La quantité ne l’arrête pas. À eux s’applique parfaitement le dicton : « L’appétit vient en mangeant. » Leurs médecins ont fort à faire à préparer des emplâtres contre les indigestions. Même dans la haute société, on fait honneur au maître de la maison en mangeant et en buvant le plus possible : l’ivresse n’est pas du tout mal considérée au « Pays de la Fraîcheur matinale ». On rencontre journellement des ivrognes, la face congestionnée, zigzaguant dans les rues, et chantant à tue-tête tout en cherchant à résoudre le difficile problème de regagner leurs pénates. Si parfois le pied leur manque, ils tombent n’importe où et sur n’importe quoi, et, dans l’impossibilité de se relever, ils continuent de chanter jusqu’à ce que le sommeil vienne clore leurs paupières.

Si la cuisine des restaurants ou de la classe pauvre est répugnante pour l’Européen, surtout à cause de la façon malpropre dont elle est faite, par contre dans la classe aisée ou riche les repas artistement servis peuvent être mangés sans inquiétude, car les mets ont été préparés avec soin. Ceux-ci sont servis avec force condiments et sauces. Pour un palais de Français, cela manque de beurre, évidemment, et surtout de pain, remplacé ici par le riz.

Le riz est la base de la nourriture, et celui que produit la Corée est d’excellente qualité, fort ap-