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tentif veille toujours à son entretien, et — de temps à autre — entr’ouvre la petite fenêtre, el lance son contenu dans la ruelle.

Dans la chambre de la maîtresse de la maison, on retrouve les mêmes nattes, des matelas, des couvertures, des armoires à trois rayons et à doubles portes, une table pour porter les couvertures de coton pendant le jour, un coffre pour l’argent, une moustiquaire pour l’été, des rideaux pour l’hiver, une botte incrustée de nacre pour les bibelots précieux, une boîte pour la poudre, l’huile et la glace. De petites boîtes en laque rouge, des chandeliers, un réchaud en cuivre jaune, enfin des paravents peints ou brodés complètent l’ameublement de la chambre de madame.

Le salon renferme toujours dans le fond un coffre à riz, une armoire pour les mets, une étagère.

En règle générale l’habitation coréenne est faite pour une seule famille ; aussi dans les grandes maisons des locaux supplémentaires sont élevés pour loger les domestiques, les porteurs de chaises, les portiers, les kissos. Un yang-bane a toujours pour son service personnel et celui de la maison une vingtaine de domestiques qu’il doit seulement nourrir et entretenir, ce qui constitue tout à fait l’esclavage, quoique celui-ci ait été officiellement aboli. Mais ces esclaves préfèrent cette vie assurée, où ils n’ont pas beaucoup à faire, au métier d’homme libre — coolie ou portefaix — très pénible et souvent peu rémunérateur.

Jusqu’à ces dernières années l’éclairage se faisait uniquement au moyen de chandelles nauséabondes et peu éclairantes piquées sur des chandeliers. Ce système existe toujours à l’intérieur du