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outre des meubles indigènes — des fauteuils européens en velours ou en rotin, des horloges, des bureaux, des poêles, des lits en fer même ; mais ces derniers ne sont pas utilisés parce que les Coréens trouvent le sol du kane chauffé bien supérieur à nos lits les plus moelleux.

Dans la cour intérieure sont disposées des jarres en terre, munies de couvercles en bois, et contenant les diverses provisions du ménage, notamment le kim-tchi (chou fermenté), des sauces-condiments au poisson pourri, innomables et indescriptibles.

Le parloir du maître est dallé et couvert de nattes en bambou, blanches ou ornées de dessins, très curieuses. C’est un produit local. Les plus fines et les plus renommées viennent de l’île de Kang-hoa. Sur le sol sont étendus des matelas, grands et petits, en coton et recouverts de toile grise ; ils servent de lit au propriétaire et de sièges pour les visiteurs qui s’asseyent à la turque. Ils sont accompagnés de dossiers rembourrés sur les deux faces. Ajoutons encore quelques oreillers ou chevets en bois et recouverts d’étoffe. Comme cette pièce sert aussi de cabinet de travail, et d’affaires, on y trouve une petite table pour l’encre de Chine et les rouleaux de papier à écrire. Sur un coffre en bois, orné quelquefois de ferrures très artistiques, sont déposés des vases de fleurs et des pinceaux. Dans un coin enfin une étagère contient une collection de pipes à la disposition des visiteurs. Des cendriers, un crachoir et un vase que nous cachons discrètement chez nous composent l’ameublement. Ce dernier ustensile joue un rôle prépondérant dans la chambre, où il est au premier plan à la disposition du maître, comme dans sa chaise à porteurs. Un domestique at-