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mêmes revêtues de papier huilé destiné — mais sans y réussir la plupart du temps — à empêcher la fumée de pénétrer dans la pièce. Or la caractéristique de ces maisons est d’être perpétuellement enfumées en hiver.

Naturellement, les maisons princières se distinguent par certains raffinements. Au lieu de papier, les plafonds et les murs sont tendus de soie de Chine et le sol couvert de nattes très fines de Kang-hoa.

Quelquefois, il n’y a pas de plafond, et les chevrons de la toiture sont apparents. Dans ce cas, ils sont peints, et l’espace qui les sépare est garni d’une bande de papier collé. Les femmes accrochent aux fermes et aux poutres tous les bibelots encombrants de la demeure. Le salon est séparé de la véranda par une cloison mobile à quatre panneaux. Les portes des chambres qui donnent sur cette partie ouverte de la maison sont doubles. L’une intérieure est à glissière, l’autre extérieure à claire-voie, toujours pour garder le gynécée des indiscrétions du dehors.

La décoration extérieure et intérieure de ces logis coréens se complète par des images collées sur les portes, sur les murs et dont les sujets : soleil, pinceaux ou livres sur une table, oiseaux, poissons, arbres, montagnes, fleuves, coq, chien, tigre, ont un caractère plus ou moins fétichiste. Le coin retiré de la maison est à « la turque », et le système des fosses d’aisances, très primitif, se compose d’une cavité que — de l’extérieur — on vide journellement ou de temps en temps. C’est même une rencontre de tous les instants que celle des hommes préposés à cette vidange qui circulent, eux et leurs bœufs pesamment chargés, dans les rues de la ville.