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poudres. En 1893, elle voulut imposer sa volonté au roi, mais il ne leur céda pas, et leur prestige en fut un peu diminué.

De la vie intellectuelle des Coréens, il y a peu de chose à dire. Le peuple est ignorant, et très peu de paysans, pour ne pas dire point, savent lire l’Eun moun ou écriture coréenne. Dans la classe moyenne la culture se borne à la connaissance de cette écriture et des règles de morale de Confucius.

Dans la haute société, beaucoup de personnes sont aptes à lire et à écrire le chinois qui est la langue officielle, celle dans laquelle sont rédigés les rapports avec les autres puissances. Quelques-uns parlent maintenant une langue étrangère. J’ai traité avec détails cette question de l’instruction à propos des écoles, je n’y reviendrai pas. J’ai voulu donner seulement dans ces pages un aperçu rapide de l’état actuel de la société coréenne du haut en bas de l’échelle, telle qu’elle se présente au seuil du vingtième siècle, et à la veille de cette guerre russo-japonaise si grosse de conséquences pour notre petit royaume ermite.



Je n’entreprendrai pas ici de faire l’histoire de l’art de bâtir en Corée, depuis l’époque du mythique Tane-Koun qui ne connaissait probablement que la caverne, jusqu’à nos jours. Ce serait difficile faute de documents et de monuments témoins des temps passés. On ne s’est jamais préoccupé de faire des édifices durables en Corée, et les archéologues bou-