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ans vivent encore, il s’habille comme un enfant, joue et s’amuse pour leur faire plaisir.

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Si nous jetons à présent un coup d’œil sur la vie politique dans notre petit royaume, nous voyons qu’elle est à peu près nulle. L’empereur, les eunuques et quelques ministres font tout ce qu’ils veulent, et ce qu’on demande au peuple, c’est de payer, de payer toujours, et beaucoup, pour subvenir aux frais de la cour et de la multitude des fonctionnaires. Pourtant, ces derniers mêmes participent aux frais des grandes fêtes. Cette année (1903) on leur a retenu deux mois d’appointements pour la fête du jubilé de l’empereur, fête qui — d’ailleurs — n’a pas eu lieu. Quelquefois, dans les provinces, la population proteste contre les abus d’un mandarin, d’un gouverneur qui prélève les impôts suivant son bon plaisir, mais ce sont là des faits sans importance.

À Seoul, le club des Indépendants, faction politique, tout à fait tranquille aujourd’hui, eut son heure de célébrité. Il fut fondé sous forme de club littéraire, mais en réalité il avait pour but de faire de l’opposition au ministre des Affaires étrangères et aux instructeurs européens, parce que ses membres voulaient la Corée aux Coréens. Il y eut des luttes sanglantes, il y a quelques années, entre les Indépendants et la corporation des colporteurs, conservateurs, à la solde du roi, qui se réunissaient à Tchong-no, au centre de la ville. Quelquefois aussi les ministres feignirent de se rendre à leurs ultimatums.

La secte monothéiste des Tong-Hak, joua un rôle important dans la guerre sino-japonaise. C’est elle qui fit l’agitation dans la Corée, et mit le feu aux