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l’autel de Bouddha. Dans la province, les sorciers chassent les mauvais esprits à grand renfort de bruit.

Le cinquième jour de la cinquième lune se place la fête de l’Escarpolette. Ce jour-là tout le monde se balance. Cette fête a pour origine une légende d’après laquelle une jeune femme de la cour était aimée et aimait un Chinois qu’elle ne pouvait malheureusement pas voir. Elle imagina de se faire installer une escarpolette grâce à laquelle elle put — en se balançant — apercevoir de temps à autre par-dessus le mur son pauvre amant.

Le sixième jour de la sixième lune est la fête du Milieu de l’Année, d’origine chinoise également.

Le septième jour de la septième lune voit une fête curieuse, d’origine mythologique. Deux étoiles jadis mariées furent punies par le dieu du ciel, et exilées aux deux extrémités de la voie lactée, avec l’autorisation cependant de se voir une fois par an. Afin de traverser la voie lactée, la rivière du ciel, les deux étoiles amoureuses appellent à leur aide les corbeaux et les pies pour leur construire un pont. Ce jour-là les filles mettent du fil à leur aiguille et demandent à ces deux astres l’habileté des couturières. Les lettrés exposent leurs livres au soleil. À ce propos une légende raconte qu’un pauvre lettré, ayant vendu tous ses livres et ne possédant plus rien, exposait son ventre au soleil à l’occasion de cette fête. On lui demanda ce que signifiait sa conduite, et il répondit que n’ayant plus de livre il exposait, en montrant son ventre, toute sa bibliothèque, tout ce qu’il avait appris. D’après cela, on juge de la drôle d’idée qu’un lettré chinois peut se faire de la localisation intellectuelle.

Le seizième jour de la septième lune est consacré