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pour ne pas avoir de maladies de jambes (rhumatismes, paralysie). On mange également en cette occasion certains fruits à coque dure pour ne pas avoir de furoncles. Le seizième jour, ce sont les femmes qui se promènent la nuit. Pendant toute cette période, les hommes et les enfants se sont livrés au jeu du cerf-volant, au jeu de face ou pile, comprenant quatre bâtonnets arqués de deux côtés, qu’on jette en l’air, et qui retombent, face ou pile : aux combats de pierres (lancées avec des frondes) sanglants et souvent tragiques. Les filles, restées au logis, se balancent sur l’escarpolette.

Les quinzième, seizième ou dix-septième jour, on sort la nuit pour voir la pleine lune. Dans la province, les Coréens se prosternent devant l’astre de la nuit, en qui ils saluent la première pleine lune de l’année. De la couleur qu’elle offre ce soir-là ils déduisent des pronostics plus ou moins heureux pour les récoltes.

C’est dans le deuxième mois lunaire que se place la fête des Morts. La veille on arrange et gazonne les tombeaux.

Le troisième jour de la troisième lune on célèbre le retour des hirondelles. C’est le sa-mol-same-tjine-nal ou san-sa.

Le huitième jour de la quatrième lune, on célèbre la naissance de Bouddha (Sa-Kia-Mouni). C’est la fête des Lanternes. Les enfants achètent des lanternes, des poupées, d’énormes poissons en papier qu’ils promènent accrochés à de longues perches. Ce jour-là seulement les poupées sont à face humaine, car d’une façon générale les Coréens ne les aiment pas ; ils les regardent comme des diables. C’est aussi la grande fête des Bonzes qui font des sacrifices sur