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breuses en dehors de celles qui tombent à date fixe et que tout le pays célèbre.

Les jours de fête du calendrier coïncident, en général, avec ceux de la Chine. Le jour de l’an, premier jour de la première lune, tombe en février. C’est une occasion de visites, de cadeaux. La veille tout le monde a réglé ses dettes, et tous mangent de la soupe au gâteau de riz offerte aussi en sacrifice aux tablettes des ancêtres. C’est là un usage officiel et obligatoire. Du premier au dixième jour, il y a le jour du lapin pendant lequel les femmes s’abstiennent de ne rien faire dans la maison avant les hommes. Elles attachent, en outre, à la bourse de leur mari et de leurs enfants un fil de soie en signe de longévité.

Le septième jour est celui des hommes. Au palais, on présente aussi aux membres de la famille impériale des fils de soie en signe de longévité. Il y a le jour du bœuf, des céréales, du tigre, du cochon, du chien.

Le quatorzième jour, on confectionne les tcheoung, bonshommes en paille, et les icho-roun, bonshommes en bois recouverts d’étoffe pour les enfants. Ces mannequins sont destinés à éloigner le malheur de la maison. On les jette dehors aux gamins qui s’en amusent et prennent les menues monnaies qu’ils renferment. Ce jour-là, on mange de la soupe de riz cuit avec des céréales, et les jardiniers — pour avoir une bonne récolte de fruits — mettent des pierres sur les arbres. On appelle cela le « mariage des arbres ».

Le quinzième jour de la première lune est une grande fête populaire, non officielle. On l’appelle le jour de la promenade. Les hommes se promènent sur les ponts de la ville, pendant la nuit,