CHAPITRE VI
On peut dire que dans la basse classe hommes et femmes s’appartiennent peu ou pas : chacun vit à l’auberge ou chez un maître quelconque. Dans cette catégorie les prostituées sont les plus heureuses.
Dans la classe moyenne, mari, femme, enfants vivent sous le même toit ; mais ils ne se trouvent vraiment réunis qu’aux heures des repas. Dans la haute société, les hommes vivent beaucoup plus éloignés des femmes et de leur famille, car leurs occupations au palais et dans les ministères les retiennent constamment au dehors. S’ils ont des concubines habitant des maisons séparées, ce qui est le cas chez les riches, ils peuvent rester des jours entiers sans paraître chez leur femme légitime, c’est-à-dire à leur demeure conjugale. En dehors des occupations des fonctionnaires, les gens riches ne font rien ou du moins font la fête, entourés d’amis, de danseuses, de chanteuses. Leurs heures s’écoulent dans l’inaction et la débauche. Cette oisiveté les entraîne à inventer des fêtes, des jeux, des occasions de se réunir ; aussi celles-ci sont-elles très nom-