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sième mois, a lieu la fête de la visite des tombes, et à l’automne la fête des morts.

À Seoul, à ces deux dates, les collines environnantes, couvertes de tombes, offrent un coup d’œil peu banal. Des légions d’hommes, de femmes, d’enfants, aux vêtements blancs, bleus, verts et rouges, se répandent partout sur les mamelons à la recherche de leurs ancêtres, les bras chargés de fleurs, et le soleil, éclairant ces théories de visiteurs vêtus de couleurs vives, dans un cadre de verdure, fait de ces journées des morts les plus gaies, les plus animées que l’Européen puisse voir.

Tous les sacrifices, toutes les offrandes relatives au culte des morts — et même pour toutes circonstances — sont faites dans la soirée, le plus tard possible. Il faut toujours prier devant les tablettes avant le chant du coq qui effraie l’esprit qu’elles renferment.

En dehors de ces sacrifices aux ancêtres, aux parents, il y en a d’autres, destinés tantôt à Bouddha, tantôt aux diables, pour demander une foule de services.

L’inhumation est pratiquée pour tous, en Corée, sauf pour les bonzes et bonzesses, qui sont incinérés sur un bûcher.

Les Coréens gardent leurs morts indéfiniment, aussi les collines qui avoisinent les grandes villes sont-elles couvertes littéralement de tombes. Celles-ci se reconnaissent aux tumuli gazonnés qui les constituent, et l’aspect de ces collines bosselées est un sujet d’étonnement pour le voyageur étranger.

Ces cimetières occupent un espace considérable autour de Seoul, et nuisent à son développement.

Les collines sont habitées — comme en Chine —