Page:Bourdaret - En Corée.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de serviteurs qui accompagnent leurs maîtres.

Quand le cortège approche de l’emplacement choisi, il est généralement très tard, et l’on passe la nuit près du tombeau ; le corbillard est déposé sous un dais, et chacun s’en va se reposer dans des huttes préparées pour cette occasion, ou dans les maisons du village voisin.

De bon matin, le lendemain, la bannière qui porte le nom du mort est placée sur la bière que l’on apporte au-dessus de la fosse. Avant de la descendre, le chef vérifie que le trou a exactement les dimensions de la caisse. Quand la bière est au fond, on la recouvre d’une étoffe de soie noire, et d’un plancher ; de la chaux est jetée de façon à boucher tous les vides. Puis le trou est comblé avec un mélange de terre et de chaux.

Alors le chef de la cérémonie se place en avant, sur le terre-plein en contre-bas, puis, faisant face au tombeau, tout le monde se place derrière lui.

On annonce à l’esprit de la montagne qu’un homme est enterré là. Une stèle (tchi-sok) est élevée en avant du tombeau ; elle porte le nom du défunt.

On annonce au mort que sa tablette sera amenée avec précaution à la maison ; on récite des prières qui marquent la fin de la cérémonie funèbre. Après le départ de la tablette, des parents, aidés par des ouvriers, font le tumulus qui recouvre la tombe. Un même tumulus sert à recouvrir les restes du mari et de la femme.

Quand on enterre une femme publique qui n’a pas de parents, les maris d’autres femmes publiques se cotisent pour faire les frais de l’enterrement : ils portent eux-mêmes la chaise, en dansant et en chantant. Cette procession s’appelle tchou-mon-dji.