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Sur les brancards repose la chaise dans laquelle a été placé le cercueil. Elle est de grande dimension, avec une jolie toiture, et couverte de dessins multicolores. Des pendeloques de papier et de verroterie s’agitent tout autour des parois.

Pour l’enterrement d’un grand personnage (pour celui de la reine Mine en 1897, par exemple), des chevaux en carton précèdent le corbillard et sont également portés sur des brancards, à dos d’hommes, ou roulés sur des chars.

Quelquefois, ce sont des diables qui sont portés près du cercueil pour chasser les mauvais esprits du chemin.

Tous ces porteurs, pour aller en cadence, s’accompagnent d’un chant et d’un léger dandinement.

À droite et à gauche de la grande chaise mortuaire, des hommes portent des bannières sur lesquelles sont inscrites des poésies en l’honneur du défunt, des louanges sur sa vie, son caractère, sa famille. Ces bannières sont envoyées par les amis (elles tiennent lieu de couronnes mortuaires).

8o Vient le fils aîné, héritier des sacrifices, des offrandes à présenter à l’autel des tablettes ancestrales.

Il est dans une chaise à porteurs carrée, dont les parois sont en toile de chanvre et le toit recouvert d’un immense chapeau de paille.

À côté de la chaise marchent les esclaves hommes ou les serviteurs de la maison, en deuil également.

9o Ensuite, à la file indienne, les chaises de deuil portant les autres membres de la famille du défunt, les parents, les amis, flanqués à droite et à gauche