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lui offrira chaque jour des aliments, en se prosternant à chaque offrande. À chaque anniversaire de la mort auront lieu, en outre, de grandes cérémonies.

Après ce laps de temps, on enlève cette tablette et on l’enterre dans le tumulus du tombeau. Au préalable, par une cérémonie spéciale, on prévient l’esprit du remplacement de la tablette par un papier déposé sur l’autel.

La tablette en soie est alors remplacée par une autre en châtaignier que l’on place dans le temple des ancêtres de la famille, où toutes ces planchettes sont alignées par ordre.

Dans la famille impériale on sacrifie aux tablettes de tous les ancêtres ; dans une famille ordinaire on va jusqu’à l’arrière-grand-père.

Il faut pour confectionner ces planchettes du bois de châtaignier sauvage, coupé dans une forêt très éloignée des habitations, où jamais n’ait résonné un bruit humain. Elles sont de forme allongée, arrondies en haut, et on y écrit le titre du mort.

La face de la tablette qui reçoit l’inscription est peinte en blanc. La partie supérieure est percée d’un trou pour permettre, en cas d’incendie par exemple, de réunir à la hâte toutes les tablettes qui sont dans « l’autel » de les attacher et de les emporter sans risquer d’en perdre une.

L’autel des tablettes est situé soit dans une salle spéciale de la maison, soit dans un mur de l’une des chambres. C’est simplement une sorte de casier que l’on commence à remplir de gauche à droite, par ancienneté.

Dans le même casier, on place les tablettes du grand-père et de la grand’mère, ou de ses femmes