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tablettes conservées dans la maison, soit aux tombes elles-mêmes, les yang-banes revêtent la robe appelée to-pho (vêtement de sacrifice) qui consiste en un vêtement à manches flottantes, fendu dans le dos, depuis la taille jusqu’en bas, et cette fente est recouverte par un large ruban flottant.

Le jour de l’enterrement les fils du mort ajoutent au costume que je viens de décrire une ceinture en racine de bois épineux, et portent une couronne du même genre autour de la tête, et à la main un gros bâton de bois noueux.

On fixe alors un jour pour l’enterrement, qui a toujours lieu, dans les villes, soit le matin, de bonne heure, soit dans la soirée, vers cinq ou six heures. À Seoul, on ne peut sortir les morts de la capitale, comme je l’ai dit déjà, que par deux portes de la ville, la petite porte de l’Ouest et la petite porte de l’Est.

Au moment où la famille se met en deuil, le fils aîné, héritier des droits aux sacrifices, prépare une première tablette en soie ayant la forme d’un étui long dans lequel on enferme un morceau de l’habit du mort. Sur cette tablette on écrit, en caractères à l’encre de Chine, le titre du mort, le nom de sa famille, son nom à lui ne figure pas. Par exemple, on écrit : « Fonctionnaire de… (tel rang, de… famille de…) » Le jour de l’enterrement cette tablette est portée dans une petite chaise couverte jusqu’au tombeau, en avant du cortège.

Le cadavre étant enterré, et la cérémonie au cimetière terminée, on rapporte la tablette chez le défunt, où elle est considérée par la famille comme un être vivant, auquel on demandera des conseils, devant lequel on se prosternera. Pendant trois années, on