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longtemps à l’avance. Ils peuvent être entièrement en soie depuis le pantalon jusqu’au pardessus ou touroumagui, ou plus simplement en toile de chanvre plus ou moins fine.

Avant de revêtir le mort de ses habits spéciaux, on l’étend sur une table préparée pour la circonstance dans la chambre. Tous les parents sont assemblés autour de lui, les hommes regardant l’est et les femmes l’ouest. Les parents jusqu’au sixième degré sont représentés là, et tous gémissent. De la nourriture est offerte au mort et à son esprit. Une coutume bizarre veut qu’à ce moment on présente à chaque assistant un oreiller du défunt, devant lequel on s’incline en balançant le front.

La caisse de l’esprit et quelques vêtements sont placés près de sa tête, la bouche est ouverte et on y introduit une boule de farine renfermant une perle ; c’est le mou-kong-tjou ou perle sans trou. En réalité, c’est une simple boule faite en écaille. On place le corps sur une étoffe de soie, un matelas peu épais, et une couverture de coton, et le chef de la cérémonie l’habille complètement. Une pièce d’étoffe, jetée par-dessus, porte son nom et ses titres. On dépose encore à ses côtés ses pinceaux et son bâton d’encre de Chine. Ainsi se passe la première journée : le corps est gardé toute la nuit.

Le matin du deuxième jour, l’entrepreneur de la cérémonie détache les vêtements et habille de nouveau le cadavre avec grand soin ; le corps enveloppé d’une toile de chanvre est lié avec sept liens différents. Ces liens sont des bandes en chanvre ou en papier, et non des cordes. La première bande est au niveau des yeux, la seconde aux épaules, la troisième à la poitrine, la quatrième au niveau des