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femme, et l’on raconte pas mal de tours employés par eux. Ainsi, il s’écriera, à haute voix, qu’il ne veut pas épouser une fille muette ou borgne ; généralement la jeune fille se tait ; mais il arrive aussi qu’elle se sente piquée par ce soupçon et proteste. Alors le mariage est nul. Ce cas est fréquent quand la jeune fille est rebelle au mariage. Lorsque tout s’est passé correctement, le mari pénètre dans une autre pièce où sont préparés des mets pour lui et ses parents qui doivent ce jour-là s’empresser à le servir. Au préalable il a ôté ses beaux vêtements et revêtu un costume d’intérieur.

Pendant ce temps, la jeune mariée est déshabillée devant toutes les femmes, puis on lui met une simple robe d’intérieur, on la soulage également de sa volumineuse coiffure, mais elle garde les yeux collés jusqu’au soir. Elle se retire dans sa chambre pour le repas servi par ses amies et parentes.

Les invités sont alors priés de prendre part au festin préparé pour eux dans une autre salle, et les domestiques leur apportent, sur de petites tables abondamment servies les mets les plus divers : soupe, viandes, salades et sucreries, le tout arrosé de vin (le soul), alcool de riz ayant quelque analogie avec le saké des Japonais.

On mange, on boit, on fume, on rit autant que le permet la largesse des parents, et que l’alcool n’a pas réduit au silence les plus animés causeurs. Ensuite, les domestiques participent à la fête, dans un coin quelconque de la maison, après que tous les invités sont servis ou partis.

Quand le repas du jeune marié est terminé, son beau-père lui fait visiter sa demeure, où il restera pendant les trois premiers jours de son mariage,