Page:Bourdaret - En Corée.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

carton multicolore. Cette boîte s’appelle hame et le cadeau de noce nape-tchei.

Un certain nombre de porteurs de lanternes rouges accompagnent celui qui remettra ces présents à la fiancée, et ils sont rejoints en route par des hommes munis de torches, envoyés par la famille de la jeune fille. Un combat de torches s’ensuit, qui dégénère quelquefois en pugilat, selon l’état d’ébriété des serviteurs chargés de s’en acquitter.

La nuit avant le mariage, les parents des deux futurs font des offrandes de mets, et se prosternent devant les tablettes, pour avertir les esprits de l’événement du lendemain. (On voit qu’en Corée les esprits des morts sont conviés et interrogés sur tous les actes des vivants : ils vivent avec eux.)

Le jour du mariage, un peu avant midi, le fiancé quitte la maison de son père, en vêtements de cour somptueux, et sur un cheval harnaché et caparaçonné comme celui du grand écuyer impérial. Le Coréen a, en effet, pour ce jour solennel, le droit de revêtir tout ce qui lui plaît, sauf peut-être la robe de l’empereur. Il met généralement un costume officiel de ministre, et chaussé de bottes superbes, en feutre noir, il peut venir en chaise à six porteurs et se faire précéder de deux parasols rouges, insignes de grand fonctionnaire.

Le plus généralement, il est à cheval, et voici l’ordre du cortège :

1o En avant quatre porteurs de lanternes rouges, même en plein jour ;

2o Un homme habillé de gaze rouge et coiffé d’un chapeau rouge, portant dans ses bras une oie en bois, emblème de la fidélité conjugale ;