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trop épais, et relève la couronne qui reste, pour en faire le chignon du fiancé.

Ce chignon est maintenu par un serre-fête, en crin de cheval, sur lequel s’ajuste le chapeau de fiancé, en paille fine, dont le tour est toujours plus petit que la tête qu’il doit recouvrir, de sorte que cette coiffure semble perchée et en équilibre. Après quoi, on se réunit devant les tablettes des ancêtres de la famille, disposées dans une armoire accrochée dans une pièce réservée de la maison, ou dans un bâtiment séparé. Les parents et amis se prosternent, et l’on annonce aux esprits enfermés dans ces tablettes ancestrales l’heureuse nouvelle. Car le mariage est universel en Corée, chaque individu ayant besoin d’un héritier mâle pour sacrifier devant les tablettes des morts. Celui qui n’a pas de garçon en adopte un, comme nous l’avons vu précédemment.

La cérémonie des fiançailles est terminée quand on en a averti les morts, et il ne reste plus aux parents du fiancé qu’à envoyer à la famille de la future quelques cadeaux : des pièces d’étoffe, pour faire plus tard des robes, et un papier portant le nom du père du fiancé, le nom du fiancé et son âge. On envoie de l’argent — si la famille de la fiancée est pauvre — pour les frais de la noce.

Jamais la famille de la jeune fille ne donne de l’argent au moment du mariage.

Après les fiançailles, on choisit une date favorable pour célébrer le mariage. La veille de ce grand jour, le père du garçon envoie le contrat au père de la fille, ainsi que deux pièces de soie pour cette dernière, une de soie rouge, une de soie bleue, renfermées dans une boîte spéciale en fort