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Quand une union est décidée, reconnue possible par les raisons de famille : même caste, même rang, non-consanguinité, il faut encore demander au sorcier ou — dans les petits villages — à un ami obligeant qui veut bien tenir cet emploi, si la nouvelle famille aura le bonheur et la prospérité. On donne pour cela au sorcier le jour, l’heure, la date de naissance et le nom des jeunes gens, et ces renseignements lui suffisent pour trouver s’il y a possibilité de mariage, d’union heureuse. Cet usage tend à disparaître, dans les familles intelligentes, car on comprend qu’avec de l’argent, le sorcier dira et prédira tout ce qu’on désire.

L’union étant enfin acceptée, on fixe la date favorable pour les fiançailles. Cette partie de la cérémonie du mariage ne regarde encore que le jeune homme.

Au jour des fiançailles, pour la cérémonie de la prise du chapeau, on invite parents et amis dans la maison du père du garçon. Jusqu’alors, le Coréen doit porter la tresse dans le dos, quel que soit son âge, et il est curieux de voir, dans les campagnes surtout, des célibataires de trente ans portant la tresse. Dans la capitale et les grandes villes, la coquetterie, ou la crainte de paraître ridicule, amène des tricheries, et beaucoup portent le chignon et le chapeau des gens mariés, sans y avoir droit.

On choisit parmi les invités à la cérémonie un homme heureux qui porte chance, et ce ne peut être évidemment qu’un homme riche, un homme qui a beaucoup d’enfants, ou qui occupe une haute situation. C’est cet ami qui défait la tresse, rase les cheveux sur le milieu de la tête parce qu’ils sont