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devienne kissan, si elle est jolie. On les prend toutes jeunes, et on leur apprend la danse, la musique, l’écriture et la lecture, de sorte qu’elles sont souvent mieux élevées que les femmes de la classe moyenne, ce qui est pour les hommes un attrait de plus à leur compagnie ; elles ne sont soumises à aucune des obligations qui rendent la vie des femmes coréennes si tristement monotone, et elles commencent leurs premiers pas en public vers quinze ans.

Les danseuses ou chanteuses des autres classes ne sont pas entretenues par le gouvernement. Ce sont généralement leurs maris qui les poussent à devenir danseuses, parce que ce métier leur rapporte des profits considérables, à cause de l’autre profession qui s’y ajoute.

En dehors des quatre-vingts danseuses qui, officiellement, font partie du corps de ballet du palais, aucune autre n’y peut entrer.

Ces quatre-vingts jeunes filles se renouvellent sans cesse. Les unes sont prises comme concubines, d’autres sont chassées par l’âge, et il y a ainsi toujours des places vacantes pour les nombreuses compétitrices aux pieds mignons.



Le mariage de deux jeunes gens est toujours décidé par les familles, sans l’assentiment des intéressés, et cela, parfois depuis le plus jeune âge. C’est vers douze ou treize ans qu’il a lieu ordinairement.