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tifier que beaucoup de danseuses, sinon toutes celles de la première classe, pourraient être rangées aussi dans cette catégorie.

Une danseuse ou chanteuse de deuxième ou troisième classe ne peut s’asseoir en présence d’une danseuse du palais, une kissan. Ce cas se présente lorsque des fêtes sont données dans des ministères, par exemple, où peuvent se trouver réunies des filles de diverses classes.

Malgré leur profession de prostituées, les danseuses ont presque toujours un « mari », ce qui prouve qu’il n’y a rien de neuf sous notre ciel.

Les kissans dépendent du gouvernement. Elles reçoivent des appointements fixes et des cachets supplémentaires de présence quand elles dansent ou chantent au palais impérial ou dans une cérémonie. Un bureau spécial s’occupe de leur recrutement ainsi que de celui des musiciens du palais et du théâtre coréen. De riches particuliers, des yang-banes peuvent appeler chez eux des kissans, en plus ou moins grand nombre, selon leurs moyens, pour qu’elles dansent devant eux, mais ce sont là plaisirs très coûteux.

C’est certainement parmi les danseuses du palais que l’on trouve les plus jolies femmes coréennes, aussi quelques fonctionnaires s’en éprennent-ils et en font leur concubine ou leur épouse légitime.

Les mieux éduquées et les meilleures, si ce n’est les plus jolies, viennent de Pieun-yang, centre de recrutement pour la capitale, mais ce n’est pas exclusivement cette ville qui en fournit à Seoul. Généralement ce sont des parents pauvres qui donnent au gouverneur leur petite fille pour qu’elle