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palais où elles sont occupées au service de la reine et des favorites. Leur métier n’est pas pénible. Elles entretiennent les appartements royaux, font de la broderie, servent de dames de compagnie et de suite lorsque la reine ou les favorites sortent de leurs appartements ; elles jouissent, en somme, d’une grande liberté, et peuvent, à la suite d’intrigues habiles, devenir favorites. Ce sont donc des esclaves beaucoup plus heureuses que la moyenne des femmes en Corée. Dans les demeures des princes, il y a également des nai-hine comme servantes.

Au palais, des nai-hine sont chargées de présenter les mets à Sa Majesté ; d’autres, d’entretenir, de laver le linge ; d’autres, de coudre les habits royaux ; en un mot, elles font tout le service de la famille impériale, comme cela se passe partout en Orient. Elles sont libres, si elles sont maltraitées, de quitter leur service, mais ne peuvent plus ensuite rentrer au palais.

Si elles veulent se marier, il faut qu’elles quittent le palais, et ne sont alors plus nai-hine. Sa Majesté peut en donner une ou plusieurs, comme concubines, à des ministres, ou bien si le gendre de l’empereur est veuf, comme il ne peut se remarier, ce dernier lui donne une nai-hine comme concubine. Mais les parents de la branche directe (frère, cousin, neveu, fils) n’ont pas le droit d’avoir une de ces femmes du palais comme concubine, parce qu’ils ont les leurs dans leur maison.

Au-dessous de cette caste des nai-hine sont les moussouri qui sont leurs servantes, et dont la condition est très précaire ; ce sont bien des esclaves, celles-là occupées aux plus basses besognes.

Il y avait autrefois une catégorie d’esclaves,