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point de vue anthropologique, cela va sans dire, nous avons fait des mensurations sur les Coréens. Ce contrat entre esclave et maître est privé, laissé à la volonté et au libre arbitre de chacun.

Il n’est pas d’usage qu’une femme de la noblesse s’engage comme esclave ; il faut alors qu’elle cache son identité pour ne pas rendre hésitant le maître auquel elle se propose.

Ces femmes qui se vendent pour la vie sont des Ichon. Toute leur descendance restera à l’état d’esclavage dans la famille, car les jeunes filles esclaves qui sont autorisées à se marier, même avec un homme libre, restent esclaves de leur maître, à moins que celui-ci ne consente à leur rendre la liberté, moyennant un remboursement, ou une certaine redevance, payée par le mari. Si la femme reste esclave, ses enfants eux-mêmes seront des esclaves.

D’une façon générale, quoique cet esclavage soit absolu, et que le maître puisse disposer à son gré de ses serviteurs (il a droit de vie et de mort sur eux), beaucoup de pauvres villageois préfèrent encore ce sort, car ils sont rarement maltraités, et leur travail n’est jamais très pénible, et de plus leur nourriture est assurée, même s’ils ont pu passer leur journée à ne rien faire. Beaucoup de familles nobles possèdent encore des esclaves, surtout des femmes.

D’autres esclaves sont engagées par leur contrat, pour un certain temps seulement. On les appelle tchamai-tchon.

Les esclaves du palais se recrutent un peu différemment ; ce sont des jeunes filles nai-hine. Leurs parents, avec le secret espoir qu’elles deviendront peut-être concubines impériales, les envoient au