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couturières, blanchisseuses, fabricantes de peignes, de serre-tête, de blagues à tabacs, etc., etc. Les femmes de l’île de Quelpaërt se sont fait une spécialité de la pêche. Les hommes restent à la maison, tandis que les femmes s’en vont plonger dans la mer à la recherche des coquillages et des huîtres perlières. Comme elles sont nues pendant les heures de pêche, une loi stricte obligeait les hommes à rester enfermés au logis pendant le jour. Cela avait conduit à dire que l’île de Quelpaërt était gouvernée par les femmes. Mais l’arrivée de pêcheurs japonais sur les côtes a modifié ces coutumes ; non pas que leur présence ait effarouché la pudeur des plongeuses, mais parce qu’avec leurs scaphandriers, ils font une pêche fructueuse qui les a découragées.

Une autre position importante monopolisée par les femmes de la classe moyenne est celle de nourrice. De cette dernière classe aussi sortent les religieuses bouddhistes, regardées comme déchues de leur rang social, et les femmes du palais (nai-hine) qui travaillent — sous les yeux de la reine — dont elles sont en quelque sorte les servantes. Leurs moindres fautes sont — dit-on — punies très sévèrement. C’est la seule position qui soit interdite aux femmes de basse classe. Enfin beaucoup d’entre elles sont aubergistes. Dans un pays où les routes sont en très mauvais état, les étapes sont courtes et les auberges nombreuses : les femmes trouvent dans ce métier un moyen très lucratif de gagner leur vie.

Si nous passons à présent à la basse classe, nous voyons que les femmes de cette condition sont tenues en dehors de la société coréenne, n’ont aucun droit, ne sont l’objet d’aucun respect, et sont à la merci du premier venu. Tout d’abord viennent les