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parents, et le degré de consanguinité auquel s’arrête cette tolérance varie un peu, selon qu’elles sont de la haute société ou de la bourgeoisie. Ces dernières peuvent recevoir les visites de parents mâles jusqu’au sixième cousinage, tandis que les dames de l’aristocratie sont limitées au quatrième. Comme les familles ont des ramifications nombreuses, il reste à la Coréenne, au lieu de cette réclusion étroite qu’on lui prête trop souvent, la possibilité de recevoir les visites de plus de cinquante cousins. Mais ces visites devront avoir lieu en présence du mari ou de parents, dans le salon de la maison, ou à défaut dans une chambre des parents, car personne de la famille ne peut entrer dans les appartements privés des femmes sans autorisation, et la chambre de la bru est interdite même à son beau-père. Seuls les enfants — jusqu’à l’âge de douze ou treize ans — peuvent entrer chez elles librement.

Dans les maisons riches où les appartements sont spacieux, l’intimité des femmes est mieux gardée. Les amies peuvent se faire visite entre elles, mais aucun homme ne doit être présent à leurs entrevues.

Les femmes de la classe moyenne sortent à pied, recouvertes d’un manteau (tchan-hot) qui leur laisse le visage découvert. Cette tenue indique que l’on a affaire à des femmes honnêtes. Celles de la haute société sortent en chaise à deux ou quatre porteurs, selon leur rang. Les chaises sont plus ou moins richement ornées ; elles sont généralement accompagnées par une ou deux servantes.

Les servantes, les esclaves, les danseuses, les prostituées de haut et bas étage qui constituent la basse classe, ne sont soumises à aucune règle et peuvent aller et venir librement à visage découvert.