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désigner habituellement. En se mariant elles prennent le nom de famille de leur mari.

Les danseuses, les filles publiques ont des noms que l’on peut qualifier de noms de guerre : Peau-de-Satin, Fleur-de-Pêcher, Printemps-Parfumé, etc.

Lorsqu’un homme reçoit un titre, sa femme en reçoit aussi un équivalent. De là le proverbe : « La mère devient noble par ses fils et la femme par son mari. »

Il y a enfin des noms posthumes, conférés à des dignitaires, à des sages, à des hommes qui ont rendu de grands services ou qui ont acquis une réputation glorieuse. Par exemple, Yi Soun-sine, le nom officiel d’un général, fut changé après sa mort en celui de Tchoung mou kong (duc de la loyauté militaire).

Le Coréen aime bien ses enfants, surtout ses fils, aussi ne voit-on pas d’abandons d’enfants en bas âge, sauf de la part de quelques veuves qui ont eu un enfant clandestin, ou de filles. Mais ces derniers cas sont très rares. Il est certain que les familles sont nombreuses en Corée : les enfants n’effraient jamais le père, même s’il est pauvre. Quoique gâtés, les fils — et les filles bien entendu — lui obéissent toujours et montrent la plus grande déférence envers leur père et leur mère. La piété filiale est la première chose enseignée aux enfants en même temps que le respect des parents et des morts. Mais il y a là une question de coutume qui agit plus puissamment sur l’esprit que sur le cœur.

Le père a — de fait — tous les droits possibles sur sa famille. Il marie ses enfants à sa guise, gouverne ses biens comme il l’entend, s’occupe de l’éducation de ses fils et filles s’il en a le loisir, et laisse