Page:Bourdaret - En Corée.djvu/149

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

séparément. C’est le type de la famille patriarcale, car le chef vit avec sa femme, son ou ses fils mariés, ses enfants et petits-enfants, ceux-ci entourant de respect leurs parents et grands-parents.

La parenté est bilatérale, c’est-à-dire établit des liens tant avec la famille du père qu’avec celle de la mère, comme cela se passe chez nous.

L’adoption est un usage très répandu en Corée, comme je l’ai dit à plusieurs reprises ; elle est motivée par la nécessité d’avoir un héritier mâle qui puisse faire les sacrifices rituels aux tablettes des ancêtres. La veuve a aussi le droit d’adoption.

Si l’enfant qu’un homme désire adopter lui est refusé par ses parents, il peut protester contre cet empêchement devant le président du bureau des cérémonies. Celui-ci examine le cas, et décide si l’adoption peut ou non se faire, même contre le gré des vrais parents.

Il suffit généralement qu’un Coréen décide publiquement devant ses amis ou sa famille, qu’il adopte tel ou tel garçon, ou tel homme, pour que l’adoption soit valable, sans enregistrement. L’adopté est — le plus souvent — un neveu. Le fils aîné légitime ou adoptif s’occupe, à la mort de son père, de partager ses biens suivant les volontés du défunt. Les filles n’ont rien. Elles sont à la charge de leurs frères qui doivent pourvoir à leurs besoins, les marier, et les doter si tel est leur bon plaisir. Les eunuques adoptent leurs fils sans se préoccuper de la condition ni du rang de la famille.

Le fils adoptif est tenu envers ses nouveaux parents à tous les devoirs d’un fils légitime ; il en possède aussi tous les droits. Mais ces adoptés amènent souvent des discordes dans les familles, car ils n’ap-