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grande fête dans son palais. Un de ses hommes d’armes, connaissant ses secrets projets, lui offre de le tuer en exécutant devant l’assistance la danse du Sabre. Le prince refuse d’abord puis finit par accepter cette offre.

À l’heure dite, l’invité et sa suite de courtisans et de guerriers arrivent au palais. Les deux princes se témoignent pendant la soirée et le festin les marques de la plus franche cordialité, pourtant l’un d’eux sait que le soir même il sera délivré de son ennemi ; l’autre se demande quel piège on lui tend.

Le moment de la danse du Sabre arrive. Le guerrier, homme jeune et vigoureux, émerveille tous les assistants par son adresse à manier cette arme dangereuse. Elle étincelle, et peu à peu arrive à frôler la poitrine du prince invité qui devine alors quel danger le menace. Mais un homme de sa suite, comprenant aussi, s’élance au milieu de la salle et tout en feignant d’exécuter une danse semblable à celle du premier guerrier, pare les coups destinés à son maître, et oblige enfin son adversaire épuisé à abandonner son noir dessein et à cesser la danse.

Le prince se lève alors et prend congé de son amphitryon, car tous deux se sont devinés. Pendant que le cortège disparaît, le sauveur pique de la pointe de son sabre un cochon de lait — relief du festin — et, dans un geste à la « Cyrano », le lance à la volée sur le maître de la maison. C’est cette légende qui est représentée sous le nom de « danse du Sabre ».

C’est toujours par les danses que se clôture une audience ou une fête impériale, à moins qu’on n’y