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Un interprète nous précède. En atteignant l’entrée, il s’incline jusqu’à terre, salue et reste pendant toute l’audience dans une demi-génuflexion, car le protocole exige qu’un Coréen ne regarde jamais l’empereur en face, et ne lui parle qu’à voix très basse. C’est ainsi que se fera, en effet, la traduction des paroles dites par le doyen au nom des fonctionnaires du gouvernement ou des diplomates, paroles de courtoisie et bons souhaits, Les Européens saluent profondément Sa Majesté et le prince héritier, mais ne sont pas astreints à ne pas regarder devant eux. Les ministres serrent la main de l’empereur.

En examinant le contenu de sa salle, on s’aperçoit que c’est la simplicité dans toute sa splendeur. Une petite table carrée, couverte d’un tapis en soie jaune (couleur impériale), et un grand paravent brodé dans le fond constituent tout l’ameublement.

Sa Majesté, qui a, à sa gauche, le prince héritier, est debout derrière la petite table ; et, dissimulés par le paravent sont des personnages, des officiers de la garde du corps et des eunuques. Du papier blanc aux murs, et c’est tout. Le doyen fait son discours que l’interprète traduit à voix basse, et que l’empereur écoute d’une oreille distraite. Il y répond par quelques mots aimables auxquels le prince héritier ajoute ses remerciements et ses souhaits. Examinons ces deux personnages au nom desquels, et à leur insu souvent, tant d’intrigues sont menées.

L’empereur, dont les yeux vifs observent tous les assistants, est vêtu d’une robe de brocart jaune, chaussé de bottes de cour et coiffé d’un chapeau violet un peu différent de forme de celui de ses