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du prince héritier, une princesse Mine. Quant à l’empereur et à son fils, ils ne paraissent à aucun festin ; on ne les voit quelques instants qu’à l’audience.

Mais revenons à notre salle de réception que nous devons traverser pour aller quitter pelisse et chapeau, en saluant au passage les ministres, les hauts fonctionnaires et les interprètes en habit de cour, lequel se compose d’une grande robe en soie de Chine bleu-vert très foncé, à larges manches ; de bottes de cour en velours noir ; du chapeau de crin à ailettes (shamo). Des carrés de broderie permettent de distinguer les civils des militaires, quand ces derniers ne portent pas l’uniforme. Pour les civils, ces broderies figurent une grue brodée en soie blanche sur un fond bleu foncé émaillé de feuillages ou autres motifs ; pour les militaires, le dessin représente un tigre. L’empereur et le prince héritier portent des dragons, et la broderie est de forme ronde.

Ce sont ces insignes et la nature des boutons — jade ou or — ajustés sur le serre-tête, au-dessus et en arrière de l’oreille, qui permettent de distinguer le rang du fonctionnaire. Une ceinture complète l’habillement. Elle est très large, formée de placages de bois sculptés finement encastrés dans de petites bordures de cuivre doré, et s’accroche à la robe de cour.

Actuellement, les fonctionnaires portent la médaille donnée par l’empereur à l’occasion de l’anniversaire de la quarantième année de son règne. Sont présents tous les diplomates européens en

    nom que lui donnent improprement les personnes parlant anglais dans la colonie européenne.