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connaissons déjà. Il y a loin de ces pauvres édifices impériaux aux fastueux palais chinois que Loti a si merveilleusement décrits. L’espace occupé par l’enceinte est immense, mais dans la partie que les Européens connaissent, il n’y a que de toutes petites cours bordées par des baraques ou des murs. Les appartements de Sa Majesté sont dans un pavillon quelconque. On a élevé cependant, en vue du public, une grande salle d’audience et quelques bâtisses à l’européenne qui émergent des toits grisâtres relevés aux angles.



À certaines dates, anniversaires de naissance, de couronnement, fêtes de la dynastie, l’empereur de Corée donne audience au corps diplomatique et aux fonctionnaires européens du gouvernement.

On entre, ces jours-là, au palais en habit ou en uniforme par la petite porte située à côté de Tai-hane-moun, où la garde présente les armes aux diplomates. Après avoir longé la deuxième enceinte intérieure et des casernements, on passe sous une toute petite porte modestement fermée par un portail en bois surmonté d’un toit à la chinoise, et l’on pénètre dans une cour où j’ai vu, un jour d’audience, un cochon noir se promener parmi les chaises vertes officielles des ministres européens qui, seuls, ont droit d’entrée jusque-là.

On se trouve devant la salle de réception, grand hall vitré adossé à une maison en briques couverte de zinc, un peu plus grande, mais semblable à celles que l’on peut voir dans le quartier européen des