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trait que je viens de faire pourrait s’appliquer aux officiers en général, qui — s’ils ne sont pas dépenaillés — sont, du moins, plus embarrassés, dans leur uniforme étriqué et leurs souliers de cuir, que le simple soldat pour marcher au pas. Mais l’élégance s’acquiert, et on peut avoir l’espoir que, plus tard, l’armée coréenne pourra soutenir la comparaison avec celle des voisins de l’est.

Le chant est obligatoire dans les casernes. Voici justement — dans l’une d’elles — le chant du soir qui commence. L’air en est assez agréable. Un soldat dit le couplet, et le bataillon tout entier reprend le refrain. Le sujet de ces chansons est toujours la gloire du pays, les victoires passées, et elles se terminent par des souhaits pour l’empereur et la famille impériale. Ce sont les Russes qui ont donné l’organisation actuelle et les méthodes d’instruction des troupes coréennes.

Tous les ministres, ou à peu près, et les hauts fonctionnaires sont, de droit ou d’office, généraux ou colonels : leur titre les met ainsi immédiatement au rang de tacticiens de premier ordre. Rien n’est plus drôle que de voir ces bons papas, revêtus d’un uniforme qui les serre trop, — eux qui sont habitués aux vêtements larges, — perchés sur de tout petits chevaux, cramponnés au pommeau de la selle, pendant qu’un mapou tient la bride du cheval, et que le képi mal enfoncé sur la tête, à cause du chignon, dodeline de droite et de gauche. Un édit vient de prescrire aux militaires, sans exception de grade, d’avoir les cheveux rasés. Mais ceci ne s’applique pas obligatoirement aux fonctionnaires civils.

Devant la porte du palais sont disposées, en rangs serrés, les chaises à porteurs des ministres,