Page:Bourdaret - En Corée.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un incendie et eut à subir une série de vicissitudes dans lesquelles les esprits malins jouèrent un grand rôle. Tantôt on y entendait des bruits étranges ; on y voyait des lumières insolites ; tantôt, sous l’influence néfaste des esprits, les tigres ravageaient la contrée. Aussi sa destruction fut-elle résolue, et en 1864 il tombait sous la pioche des démolisseurs. La reine douairière Tcho fit pourtant épargner ces deux pavillons. Je vous ferai grâce des récits fantastiques qui ont cours sur ce monument, car en Corée il n’est pas possible de faire un pas, de regarder un mur, un toit, sans qu’immédiatement la légende ne vous le peuple de farfadets, de génies malfaisants, jusqu’à vous en donner le cauchemar. À plus forte raison quand il s’agit de demeures princières, dans le seul choix desquelles une légion de devins, astrologues et géomanciens, ont été mis à contribution.

Laissant là ces superstitions d’un autre âge, je reprends ma promenade à travers Seoul et ses différents quartiers.



La rue des Légations. Elle part de la porte de l’Ouest pour aboutir à la place du Palais, en traversant le quartier de Tchong-Dong.

Elle présente une physionomie particulière ; elle est mieux entretenue que les autres rues de la ville, et au-dessus des enclos qui limitent les jardins des propriétés particulières, s’élancent des arbres qui suffisent à donner à ce coin de la cité un air euro-