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là encore, l’influence de la Chine, rebelle aussi à se laisser arracher le voile épais qui la recouvre et la sépare du reste du monde.

Les lettrés des écoles primaires, en vous regardant profondément derrière leurs quartz enfumés, vous apprendront ou plutôt vous liront dans leur vieux classique, Ha-houi-houeun-lame :

« Dans la grande origine, rien n’était visible, pondérable ; dans le grand tout, la vie commence à apparaître ; dans le grand commencement les formes se dessinent ; dans le grand début, la matière prend figure : c’est le monde.

« Sur la masse confuse de la terre, le ciel apparaît comme un œuf ; il est en haut, la terre en bas.

« Dans et sur la terre, l’eau s’amasse, remplit tous les vides et la masse entière tourne comme une roue.

« Le ciel est l’atmosphère de la terre et de l’eau, atmosphère claire et lumineuse qui l’encercle et la couvre.

« La terre est trouble et solide, et l’eau qui est maintenue sous le ciel inonde tout.

« L’homme est l’essence concentrée du ciel et de la terre, formée des cinq éléments ; son esprit est plus développé que celui de toutes les autres choses créées.

« Le soleil est l’essence du principe mâle de la nature ; c’est un roi qui vit dans l’air et sur sa poitrine sont marquées trois pattes de corbeau.

« La lune est l’essence du principe femelle de la nature : elle a un lapin blanc dans son sein, occupé à préparer des médecines.

« Les étoiles sont la gloire du soleil : elles sont composées de l’essence des montagnes, des rivières